Campo Cocha : Préserver une forêt amazonienne intacte avec les indiens Kichwa
Statut : projet en cours
Mise à jour : novembre 2025
VUE D’ENSEMBLE DU PROJET
Créer une réserve de biodiversité de 3500 hectares et soutenir la communauté Kichwa Campo Cocha
SUPERFICIE
Objectif de protection de 1000 hectares, bordant 2500 hectares de forêt communautaire
281 hectares acquis aujourd’hui
ESPÈCES MENACÉES
Tapir terrestre (Statut UICN : vulnérable)
Singe araignée à ventre blanc (Statut UICN : en danger)
ÉLÉMENTS REMARQUABLES
Présence de jaguars, pumas, loutres géantes, singes écureuils, tapirs, caïmans
550 espèces d’oiseaux
Près de 200 espèces d’amphibiens et de reptiles
Plus de 100 000 espèces d’insectes
PARTENAIRES LOCAUX
World Vision Ecuador
Université d’Amazonie (IKIAM)
Le projet, en quelques mots
Sur le versant Est des contreforts des Andes commence le biome Amazonien : près de 7 millions de km² de forêt tropicale humide. Largement détérioré dans sa partie brésilienne, ce biome est encore relativement épargné en Équateur. Pourtant la déforestation y progresse à bas bruit.
Green Sanctuaries acquiert sur plusieurs années 1000 hectares de forêt privée jouxtant une forêt communautaire de 2500 hectares, détenue par des indiens Kichwa, l’une des 13 nationalités indigènes d’Équateur. A terme, c’est donc une réserve de biodiversité de 3500 hectares qui pourrait être conjointement créée.
De quoi protégeons nous cette forêt ?
-
Destruction au profit de monocultures ou d’élevage bovin.
-
Exploitation forestière légale ou illégale.
-
Exploitation de mines clandestines (or) ou infrastructures fossiles (oléoduc, gazoduc).
-
Braconnage.
Timeline
Mars 2025
Phase 2 du projet avec World Vision
Poursuite des ateliers et formations avec les communautés.
Octobre 2024
Deuxième acquisition foncière : 90 ha
Octobre 2023
Lancement du projet collaboratif avec les Campo Cocha
Inventaire participatif de 90 plantes et champignons à importance culturelle.
Mai 2023
Première rencontre avec la communauté autochtone Campo Cocha
Novembre 2025
Troisième acquisition foncière : 87 ha
Février 2025
Lancement du projet de chakra circulaire expérimentale.
Jardin traditionnel amazonien cultivé sous couvert forestier.
Mars 2024
Lancement de l’accompagnement de 3 communautés avec World Vision
Autour des problématiques : accès à l’eau dégradé, malnutrition, manque d’emploi local, exode, alcoolisme, perte des savoirs ancestraux, rapports homme-femme, changement climatique.
Septembre 2023
Première acquisition foncière : 104 ha
Oct 2022
Initiation du projet
Nos actions avec les Campo Cocha :
Sécuriser le foncier
La première des urgences : acquérir la forêt.
Dans la région, à chaque fois qu’une parcelle forestière privée change de main, elle est ensuite rasée pour devenir une monoculture de cacao, de balsa, ou une prairie à bovin. Green Sanctuaries a repéré une zone de 1000 hectares détenue par une dizaine de propriétaires privés désireux de vendre leurs parcelles à court ou moyen terme. Acquérir ces 1000 hectares permettra de créer une “zone tampon” pour protéger la forêt des Campo Cocha et créer à terme une réserve de biodiversité de 3500 hectares.
Depuis 2023, Green Sanctuaries acquière progressivement des parcelles de forêt. Une équipe d’éco-gardes en assure la surveillance. Fins connaisseurs de ces écosystèmes et issus de la communauté et alentours, ils en sont les meilleurs gardiens. Leur mission : parcourir les parcelles, en binôme pour entretenir les sentiers, vérifier l’état de la forêt et rendre compte de leur richesse en biodiversité, et identifier d’éventuelles menaces — qu’elles soient humaines (orpaillage, chasse, coupe illégale) ou naturelles (crues, tempêtes, feux).
À lire : un article sur nos éco-gardes
Etudier la forêt
Travail de recherche sur les plantes et champignons de la forêt
Un travail de recherche a été entamé en collaboration avec les Campo Cocha par Maria Gabriela Zurita Benavides, ethno-écologue spécialiste de l’alimentation au sein de l’Université d’Amazonie à Tena. Sa spécialité : travailler sur des stratégies de valorisation des aliments locaux au sein des communautés et des propositions d’innovation sociale. Après plusieurs ateliers participatifs, la chercheuse et ses étudiants ont identifié et cartographié avec la communauté les plantes et champignons d’importance culturelle (pour l’alimentation, la santé ou l’artisanat) sur le territoire des Campo Cocha. Le croisement des données d’usage et d’abondance a permis de retenir une short-list de 23 espèces prioritaires.
Ce premier travail a servi de base à la seconde phase du projet, initiée début 2025, autour de la création d’une “chakra circulaire expérimentale”. La chakra, c’est un jardin traditionnel amazonien, cultivé sous couvert forestier, reconnu comme système ingénieux du patrimoine agricole mondial par l’ONU. Un jardin qui fournit nourriture, remèdes et matériaaux. Ici, sur 3 hectares, ce modèle ancestral devient un laboratoire vivant au service de la sécurité alimentaire, de la résilience, et de la transmission des savoirs.
Le projet associe 3 composantes :
- La culture en syntropie de plantes alimentaires locales identifiées lors de l’étude préalable ;
- Une culture de champignons (Chinchi Ala) ;
- Un élevage de chontacuros, une larve de palmier à forte valeur nutritive.
Les 3 activités fonctionnent en circularité : les “déchets” organiques de la chakra alimentent la culture des champignons, qui en fin de cycle enrichissent le sol en nutriments. Les chontacuros, nourris par les “déchets” végétaux, produisent de leur côté un engrais azoté. Ce modèle, pionnier en Équateur, contribuera à la sécurité alimentaire, la génération de revenus et la résilience au changement climatique.
Ces divers travaux seront l’occasion d’accueillir des chercheurs travaillant sur ces sujets, en Équateur comme à l’international. En 2026, une étude sur la duplication du modèle sera initiée afin de transmettre les savoirs expérimentés au sein d’autres communautés.
À lire : un article sur la chakra circulaire expérimentale
À lire : un article sur la première récolte issue de la chakra
Sensibiliser
Une attention particulière pour les enfants
Green Sanctuaries entend mener plusieurs actions à destination des enfants de la communauté Campo Cocha. Objectifs : leur permettre d’étudier dans de bonnes conditions, favoriser la transmission des savoirs traditionnels et l’ouverture sur le monde.
En 2024, en collaboration avec l'ONG World Vision Equateur, un puits a été creusé pour assurer l’approvisionnement en eau potable de l’école de la communauté Campo Cocha (135 élèves), et les infrastructures sanitaires ont été améliorées. Dans ce cadre, les enfants ont été formés aux bonnes pratiques d’hygiène (lavage des mains, entretien de l’eau, consommation responsable).
Une chakra pédagogique a également été mise en place à l’école, afin de sensibiliser les élèves aux pratiques agricoles durables et à l’alimentation.
Une ouverture sur l’apprentissage des langues étrangères, notamment l’anglais, sera proposée.
Soutenir les communautés autochtones
Accompagnement des Campo Cocha, Campana Cocha et Chuva Urco
Les communautés autochtones sont les championnes de la préservation des forêts à travers le monde. Or, elles font face aujourd’hui à une multitude de défis : accès à l’eau dégradé, malnutrition, manque d’emploi local, exode, alcoolisme, perte des savoirs ancestraux, rapports homme-femme, changement climatique. Un accompagnement pluriannuel a donc été entamé auprès des Campo Cocha et de deux autres communautés de la région (les Campana Cocha et les Chuva Urco) avec plus de 1700 bénéficiaires, en concertation avec notre partenaire sur ce projet, l’ONG World Vision.
- Des formations ont été dispensées auprès des 3 communautés sur la gestion de l’eau, l’hygiène et l’alimentation. Par exemple, un atelier de promotion de la cuisine saine et ancestrale a abouti à la publication d’un livre de recettes : “Saveurs de la jungle : recettes ancestrales revisitées et fusion culinaire de Campo Cocha”.
- Un renforcement de la résilience économique a été encouragé via l’accompagnement dans l’entrepreneuriat écologique, en mettant l’accent sur l’égalité homme-femme. 4 initiatives de bio-entreprenariat (artisanat, gastronomie, ornithotourisme, et production de tablettes chocolat) ont été soutenues. L’association de femmes de la communauté, Asocuyawarmys, a été légalisée afin de leur permettre d’opérer officiellement en tant qu’entité morale.
- Des formations à des techniques agronomiques comme la régénération naturelle assistée ont été dispensées, pour améliorer le rendement des chakras.
Sur le terrain :
La mondialisation a fait des dégâts au sein de cette communauté avec l’arrivée de la route : exode vers la ville, perte des savoirs ancestraux, alcoolisme. Mais des jeunes se battent pour préserver les traditions et les savoirs, et faire vivre la culture Kichwa. Comme ici, avec cette maison des rêves des femmes.
Les Campo Cocha, une communauté à la croisée des chemins
Hello Sasi !
Sasi est une jeune leader inspirante de la communauté. Elle finit bientôt ses études de droit environnemental, elle a porté le projet de la Maison des Rêves des Femmes, et elle travaille sur les multiples projets que nous avons avec les Campo Cocha.
Ils font tous les deux partie de notre brigade d’éco-gardes en charge de la surveillance de nos forêts. Issus de la communauté Kichwa Campo Cocha, leur connaissance intime de cet écosystème en fait les meilleurs gardiens de ces forêts. 🌳
Javier & Rodrigo
Comment sont financées nos actions ?
L’achat de forêt ainsi que les mesures de protection mises en place (recrutement des éco-gardes, surveillance) sont financés par le fonds de dotation Green Sanctuaries.
Le projet de chakra circulaire expérimentale, la sensibilisation et l’accompagnement des communautés autochtones sont financés par l’association Green Sanctuaries.
En 2025, la chakra circulaire et la transmission des savoirs associés ont bénéficié d’un soutien financier par le biais d’un FEF-R (Fonds Équipe France – Rapide), dispositif de coopération du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères qui permet à l’Ambassade de France de financer des projets d’impact rapide. Merci pour leur soutien !
