À Campo Cocha, une chakra circulaire pour cultiver l’avenir
Green Sanctuaries accompagne depuis 2023 une communauté kichwa Campo Cocha, en Amazonie équatorienne. Cette année, nous entrons dans la phase de création d’une chakra expérimentale circulaire. La chakra, c’est un jardin traditionnel amazonien, cultivé sous couvert forestier. Ici, sur 3 hectares, ce modèle ancestral devient un laboratoire vivant au service de la sécurité alimentaire, de la résilience, et de la transmission des savoirs.
Le projet associe 3 composantes, sous la houlette de l’ethno-écologue Gabriela Zurita (professeur et chercheur de l’Université d’Amazonie (IKIAM) :
– La culture de plantes alimentaires locales identifiées lors d’une étude préalable ;
– Une culture de champignons (Chinchi Ala) ;
– Un élevage de chontacuro, une larve de palmier à forte valeur nutritive.
Les 3 activités fonctionnent en circularité : les “déchets” organiques de la chakra alimentent la culture des champignons, qui en fin de cycle enrichissent le sol en nutriments. Les chontacuros, nourris par les végétaux, produisent de leur côté un engrais azoté. Ce modèle, pionnier en Equateur, contribuera à la sécurité alimentaire, la génération de revenus et la résilience au changement climatique
La zone a été délimitée en 5 parcelles :
Agroforesterie Cacao blanc (0,48 ha) : association du cacao blanc avec des cultures vivrières à cycle court ;
Zone touristique et d’observation (0,44 ha) : arbres fruitiers, espèces endémiques et attractives pour la biodiversité ;
Restauration du cacaoyer (0,50 ha) : expérimentation de variétés sur sol fertilisé naturellement avec des fèves de guaba ;
Production durable de guadua (1,07 ha) : bambous, espèces adaptées aux zones humides ;
Production agroforestière Achiote (0,63 ha) : culture principale de cet arbuste tropical aux baies rouges et inclusion de diversité végétale régulant le microclimat de la parcelle.
Plan de la chakra : conception agroécologique validée par la communauté
La mise en œuvre se fait dans l’esprit des mingas, ces grands temps de travail collectif, profondément ancrés dans la culture andine. Depuis fin mars 2025, trois mingas ont permis le désherbage, le nettoyage, puis la plantation de la première parcelle : cacao, haricots, cacahuètes et manioc sont déjà en terre, les ananas et patates douces arrivent bientôt.
Prochaines étapes : aménagement de la parcelle 2, premiers essais de culture de champignons et démarrage des élevages d’insectes. Un projet pionnier en Équateur, porté par la force du collectif et la richesse des savoirs partagés !
Réunions de concertation autour du projet au sein de la communauté & premières mingas sur la parcelle 1