CAMPO COCHA : Préserver une forêt amazonienne intacte avec les indiens Kichwas

Statut : projet en cours

Mise à jour : avril 2025

VUE D’ENSEMBLE DU PROJET

Créer une réserve de biodiversité de 3500 hectares et soutenir la communauté Campo Cocha

SUPERFICIE

Objectif de protection de 1000 hectares, bordant 2500 hectares de forêt communautaire

200 hectares acquis aujourd’hui

ESPECES MENACEES

Tapir terrestre (Statut UICN : vulnérable)

Singe araignée à ventre blanc (Statut UICN : en danger)

ELEMENTS REMARQUABLES

Présence de jaguars, pumas, loutres géantes, singes écureuils, tapirs, caïmans

550 espèces d’oiseaux

Près de 200 espèces d’amphibiens et de reptiles

Plus de 100 000 espèces d’insectes

PARTENAIRES LOCAUX

World Vision Ecuador

Le projet, en quelques mots

Sur le versant Est des contreforts des Andes commence le biome Amazonien : près de 7 millions de km2 de forêt tropicale humide. Largement détérioré dans sa partie brésilienne, ce biome est encore relativement épargné en Equateur. Pourtant la déforestation y progresse à bas bruit.
Green Sanctuaries souhaite acquérir 1000 hectares de forêt privée jouxtant une forêt communautaire de 2500 hectares, détenue par les indiens Kichwas, l’une des 13 nationalités indigènes d’Equateur. En travaillant de concert avec la communauté Kichwa Campo Cocha, Green Sanctuaries entend à terme créer une réserve de biodiversité de 3500 hectares.

De quoi protégeons nous cette forêt ?

  • Être rasées au profit de monocultures de plantes ou d’arbres, catastrophiques pour la biodiversité et vulnérables aux incendies et maladies.

  • Faire l’objet d’une exploitation forestière qui entraînerait des pertes irréparables de biodiversité.

  • Faire l’objet d’exploitation de mines clandestines (or) ou subir la menace d’infrastructures fossiles (oléoduc, gazoduc).

  • Devenir des lieux de chasse (hors chasses traditionnelles des peuples autochtones) ou subir des braconnages.

Nos actions à Campo Cocha :

Sécuriser le foncier

La première des urgences : acquérir la forêt.

Dans la région, à chaque fois qu’une parcelle forestière privée change de main, elle est ensuite rasée pour devenir une monoculture de cacao, de balsa, ou une prairie à bovin. Green Sanctuaries a repéré une zone de 1000 hectares détenue par une dizaine de propriétaires privés désireux de vendre leurs parcelles à court ou moyen terme. Acquérir ces 1000 hectares permettra de créer une “zone tampon” pour protéger la forêt des Campo Cocha et créer à terme une réserve de biodiversité de 3500 hectares.

Etudier la forêt

Travail de recherche sur les plantes et champignons de la forêt

Un travail de recherche a été entamé en collaboration avec les Campo Cocha par Maria Gabriela Zurita Benavides, ethno-écologue spécialiste de l’alimentation au sein de l’Université d’Amazonie à Tena. Sa spécialité : travailler sur des stratégies de valorisation des aliments locaux au sein des communautés et des propositions d’innovation sociale. En menant une série d’ateliers avec les membres de la communauté, la chercheuse et ses étudiants ont établi une première liste de 90 plantes et champignons ayant une importance culturelle (pour l’alimentation, la santé ou l’artisanat). Cette liste a ensuite donné lieu à l’identification et la géolocalisation de ces plantes et champignons sur le territoire des Campo Cocha, afin d’en déterminer l’abondance naturelle et la localisation précise. Le croisement de ces données (importance et abondance) a donné lieu à une short-list de 12 plantes et champignons.

Ce premier travail servira de base à une phase 2 en 2025, autour de la création d’un jardin pédagogique mêlant les savoirs traditionnels et les travaux de recherche récents dans une parcelle forestière, dite “chakra circulaire expérimentale”. Un travail sur l’agroforesterie (ex : culture du cacao sous couvert forestier) sera mené par la chercheuse en liaison étroite avec la communauté. Ces divers travaux seront l’occasion d’accueillir des chercheurs travaillant sur ces sujets, en Equateur comme à l’international.

Sensibiliser

Une attention particulière pour les enfants

Green Sanctuaries entend mener plusieurs actions à destination des enfants de la communauté Campo Cocha. Objectifs : leur permettre d’étudier dans de bonnes conditions, favoriser la transmission des savoirs traditionnels et l’ouverture sur le monde.

En 2024, en collaboration avec l'ONG World Vision Equateur, un puits a été creusé pour assurer l’approvisionnement en eau potable de l’école de la communauté Campo Cocha (160 élèves).

La sensibilisation des enfants à la biodiversité et aux savoirs traditionnels se fera via un modèle d’école forêt proposé en collaboration avec les enseignants locaux, et via un partenariat avec le refuge pour animaux sauvages Amazoonico.

Enfin une ouverture sur l’apprentissage des langues étrangères, notamment l’anglais, sera proposée.

Soutenir les communautés autochtones

Diagnostic et accompagnement des Campo Cocha, Campana Cocha et Chuva Urco

Ces 1000 hectares jouxtent une forêt communautaire détenue par la communauté Kichwa Campo Cocha. Les Kichwas préservent leur forêt, mais souffrent d’un manque de soutien (éducation, emploi). Le programme national Socio Bosque, qui leur garantissait un (faible) revenu pour le maintien de la forêt, n’est plus honoré. 2 communautés voisines (les Campana Cocha et les Chuva Urco) font face aux mêmes défis.

Un diagnostic conjoint a été posé avec notre partenaire World Vision sur les problématiques des 3 communautés : accès à l’eau dégradé, malnutrition, manque d’emploi local, exode, alcoolisme, perte des savoirs ancestraux, rapports homme-femme, changement climatique. Les problématiques auxquelles font face ces femmes et ces hommes sont nombreuses. Or les communautés autochtones sont les championnes de la préservation des forêts à travers le monde, il y a donc un réel enjeu à ce qu’elles puissent rester durablement ancrées dans leurs territoires, en préservant leurs savoirs ancestraux. Un accompagnement pluriannuel a donc été entamé avec plus de 1700 bénéficiaires.

• Des formations ont été dispensées auprès des 3 communautés sur la gestion de l’eau, l’hygiène et l’alimentation.

• Un renforcement de la résilience économique a été encouragé via l’accompagnement dans l’entrepreneuriat écologique, en mettant l’accent sur l’égalité homme-femme.

• Des formations à des techniques agronomiques comme la régénération naturelle assistée ont été dispensées, pour améliorer le rendement des chakras, jardins traditionnels des Kichwas en forêt, reconnus comme système ingénieux du patrimoine agricole mondial par l’ONU.

Sur le terrain :

La mondialisation a fait des dégâts au sein de cette communauté avec l’arrivée de la route : exode vers la ville, perte des savoirs ancestraux, alcoolisme. Mais des jeunes se battent pour préserver les traditions et les savoirs, et faire vivre la culture Kichwa. Comme ici, avec cette maison des rêves des femmes.

Les Campo Cocha, une communauté à la croisée des chemins

Hello Sasi !

Sasi est une jeune leader inspirante de la communauté. Elle finit bientôt ses études de droit environnemental, elle a porté le projet de la Maison des Rêves des Femmes, et elle travaille sur les multiples projets que nous avons avec les Campo Cocha.

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