Lexique de la forêt

La canopée désigne la couche supérieure de la forêt, formée par l’ensemble des cimes des arbres. C’est la zone la plus exposée à la lumière, où se développe une biodiversité riche, avec de nombreuses espèces végétales, animales, et même des micro-organismes.

Une forêt de nuages est un type de forêt tropicale humide située en altitude (entre 1 000 et 3 000 m), où les nuages et la brume sont presque en contact permanent avec la canopée. Ces forêts sont caractérisées par une humidité constante, une végétation très dense, et une biodiversité exceptionnelle.

Une forêt primaire est une forêt qui s’est développée naturellement depuis très longtemps et qui n'a pas été endommagée par l'activité humaine. Elle présente une biodiversité riche et une structure complexe.

La forêt vierge est une forêt primaire. Ce terme est plus utilisé par le grand public que par les scientifiques.

Une forêt secondaire est une forêt qui s’est régénérée naturellement ou par reboisement après une perturbation importante causée par l’homme (comme l’agriculture, l’exploitation forestière, les incendies, etc.). Elle est plus jeune que la forêt primaire, a une biodiversité généralement moins riche et une structure plus simple.

Une forêt plantée est une forêt créée par l’homme, généralement constituée d’une ou de quelques espèces d’arbres plantés dans un but de production, et qui présente une biodiversité limitée par rapport aux forêts naturelles.

Une forêt sommitale est une forêt qui se développe au sommet d'une montagne ou d'une colline. Elle se distingue par son altitude élevée, son exposition au vent, et souvent un sol peu profond ou rocailleux. Ces conditions particulières influencent beaucoup la végétation qui s’y trouve.

Une forêt tropicale humide est une forêt dense située dans les régions chaudes proches de l’équateur, où il pleut abondamment toute l’année, et qui abrite une biodiversité exceptionnelle avec une végétation luxuriante et plusieurs couches d’arbres.

L’agronome brésilien et chercheur en sciences de la Terre Antonio Nobre appelle les arbres de la forêt amazonienne des “geysers verts” car ils pompent l’eau du sol et la relâchent dans l’atmosphère sous forme de vapeur par évapotranspiration. Chaque arbre peut libérer jusqu’à 1 000L d’eau/jour, contribuant ainsi à une humidité atmosphérique essentielle au cycle de l’eau.

Une rivière volante est un flux de vapeur d’eau transporté par les vents au-dessus de la forêt, formé par l’évapotranspiration des arbres. Ce phénomène, étudié notamment par le climatologue Antonio Donato Nobre, joue un rôle crucial dans les précipitations à grande échelle et la régulation du climat sud-américain.

La savane arborée est un écosystème typique des régions tropicales, où de vastes étendues d’herbes hautes cohabitent avec des arbres espacés. Elle se développe dans des zones où le climat alterne entre une saison des pluies et une saison sèche, ce qui limite la densité des arbres.

L’approche écosystémique consiste à considérer un écosystème dans sa globalité, en prenant en compte les interactions entre les éléments vivants et non vivants, pour mieux comprendre et gérer les ressources naturelles de manière durable.

Un biome est une grande zone géographique caractérisée par un type d'écosystème particulier, où les conditions climatiques, telles que la température et les précipitations, influencent la végétation et la faune qui y vivent. La forêt tropicale est un biome.

Le biomimétisme est une démarche qui consiste à s’inspirer du vivant – des formes, des matériaux, des processus ou des systèmes présents dans la nature – pour concevoir des technologies, des produits ou des organisations plus durables, efficaces et innovants.

La biosphère est l'ensemble des zones de la Terre où la vie existe, incluant la terre, les océans et l'atmosphère, ainsi que toutes les formes de vie et leurs interactions avec l'environnement.

Un corridor écologique est un espace qui relie entre eux des habitats fragmentés, permettant aux espèces animales et végétales de se déplacer, de se reproduire et de maintenir des échanges génétiques. Il joue un rôle essentiel dans la préservation de la biodiversité, surtout dans les paysages modifiés par l’homme.

Une espèce est endémique lorsqu’elle est présente exclusivement dans une région géographique déterminée. En raison de son aire de répartition restreinte, elle est souvent plus vulnérable aux menaces environnementales et aux perturbations humaines, ce qui augmente son risque d'extinction.

Un hotspot de biodiversité est une zone qui présente une biodiversité très riche, mais qui est fortement menacée par les activités humaines, mettant en péril ses espèces et ses écosystèmes.

Les KBA sont des zones géographiques identifiées comme étant cruciales pour la conservation de la biodiversité. Elles abritent des espèces menacées, des écosystèmes uniques ou des processus écologiques essentiels à la survie de la biodiversité à l’échelle mondiale ou locale.

La Liste rouge de l’UICN est un outil scientifique qui évalue le risque d’extinction des espèces animales et végétales à l’échelle mondiale. Elle les classe selon leur niveau de menace, allant de "préoccupation mineure" à "éteint". Cet inventaire permet d’orienter les actions de conservation et de sensibiliser à la protection des espèces.

Un puits de carbone est un système qui absorbe plus de dioxyde de carbone (CO₂) qu’il n’en émet. Cela inclut des écosystèmes comme les forêts, les océans, ou les sols qui captent le CO₂ de l’atmosphère et le stockent, contribuant ainsi à réduire la concentration de ce gaz à effet de serre.

La régénération naturelle assistée (RNA) est une méthode de gestion qui consiste à favoriser la régénération spontanée des espèces végétales dans une zone dégradée ou exploitée, en intervenant légèrement pour accélérer ce processus. Elle permet de restaurer un écosystème tout en respectant ses dynamiques naturelles.

La résilience écologique désigne la capacité d’un écosystème à récupérer et à se maintenir après une perturbation, comme un incendie, une inondation ou une activité humaine, en retrouvant son équilibre et ses fonctions écologiques. Cela implique aussi sa capacité à s’adapter aux changements progressifs, comme le changement climatique.

Les services écosystémiques désignent l’ensemble des biens et des services que les êtres humains obtiennent des écosystèmes, de manière directe ou indirecte, et qui sont essentiels à leur bien-être. Cela inclut, par exemple, la nourriture, la qualité de l’eau, la régulation du climat, ou encore les paysages naturels.

La systématique est la science qui classe les êtres vivants en groupes en fonction de leurs caractéristiques communes et de leurs relations évolutives. Elle cherche à organiser les espèces selon leur histoire et leur parenté, en utilisant des critères comme leur apparence, leur génétique et leur écologie.

L’agriculture vivrière est une forme d’agriculture pratiquée pour nourrir les populations elles-mêmes, sans objectif commercial. Mais dans certains contextes, elle peut avoir un impact négatif sur les écosystèmes et contribuer à la déforestation.

L’agroécologie est une approche de l’agriculture qui s’appuie sur les connaissances de l’écologie scientifique pour concevoir des systèmes de production durables, résilients et respectueux de l’environnement. Elle intègre les connaissances scientifiques et les savoirs traditionnels.

L’agroforesterie est une pratique agricole qui associe, sur une même parcelle, des arbres, des cultures et/ou des animaux, de manière à créer des interactions bénéfiques entre eux. Elle améliore la fertilité des sols, la rétention d’eau, la biodiversité, et la résilience des systèmes agricoles face aux aléas climatiques, tout en offrant des productions diversifiées.

Une chakra est un système de culture traditionnel des peuples autochtones d’Amazonie, notamment les Kichwas. C’est un jardin agroforestier, géré souvent par les femmes, où cohabitent cultures vivrières, plantes médicinales et arbres, en lien étroit avec la nature, les savoirs ancestraux et la vie communautaire.

Un PFNL (Produit Forestier Non Ligneux) désigne toute ressource issue de la forêt autre que le bois. Cela inclut, par exemple, les fruits, les graines, les noix, les champignons, les plantes médicinales, le miel, les fibres végétales, ou encore la résine.

Un système agraire est l'organisation d'un territoire rural construite autour des façons de cultiver la terre, d'exploiter les ressources agricoles, et des relations sociales et économiques qui en découlent.

Un bail emphytéotique, dans le cadre de la protection des forêts, est un contrat de location à long terme qui permet à une organisation (comme une ONG, une collectivité locale ou un gestionnaire privé) de gérer et de préserver une parcelle appartenant à l’État ou à une autre entité.

Une concession forestière est un contrat par lequel un propriétaire de forêt, souvent un État ou une collectivité, accorde à une entreprise ou à un particulier le droit d'exploiter une portion de forêt pour en tirer des ressources pendant une période déterminée. En échange, le concessionnaire s'engage à respecter certaines conditions de gestion durable des ressources.

L'économie régénérative est un modèle économique qui vise à restaurer et à renouveler les écosystèmes, les sociétés et les économies, en encourageant des pratiques qui régénèrent activement les ressources naturelles, la biodiversité et le bien-être des communautés, plutôt que de les épuiser ou juste les préserver.

Une ORE (Obligation Réelle Environnementale) est un mécanisme juridique qui permet de protéger des espaces naturels par le biais d'un engagement contractuel. Ce type d’obligation est inscrit dans un acte notarié, souvent pour une durée de plusieurs années, et impose à un propriétaire foncier de préserver les espaces naturels sur sa propriété.

Une communauté autochtone désigne un groupe de personnes qui vit dans une région donnée depuis des générations, souvent bien avant l’arrivée de populations extérieures. Ces communautés possèdent des liens forts avec leur territoire, des traditions et des modes de vie distincts, et elles préservent des savoirs ancestraux liés à leur environnement.

Les Kichwas sont un groupe ethnique appartenant aux peuples autochtones de la région andine, principalement présents en Équateur, au Pérou et en Colombie. Ils parlent le kichwa, une langue appartenant à la famille des langues quechuas, et sont les descendants des anciennes civilisations andines.

Une réserve communautaire est un espace naturel protégé géré directement par une communauté locale ou autochtone, dans le but de conserver la biodiversité tout en permettant l’usage durable des ressources naturelles. Elle repose sur des règles établies collectivement et sur les savoirs traditionnels, tout en conciliant protection de l’environnement et besoins socio-économiques des habitants.

La souveraineté alimentaire est le droit des populations à définir leurs propres stratégies et politiques agricoles et alimentaires, afin de garantir leur sécurité alimentaire tout en prenant en compte les effets sur les autres et sur l'environnement.