1,2% pour mieux combattre la 6ème extinction de masse

Protéger 1,2% de la surface de la Terre en plus permettrait d’éloigner la 6ème extinction de masse. 🌍

C’est la conclusion d’une étude publiée mardi 25 juin dans Frontiers in Science par une coalition internationale d’écologues et d’acteurs de la conservation, et reprise dans Le Monde.

Leurs conclusions : pour enrayer la 6ème extinction, il faut mieux cibler les terres à protéger là où vivent les espèces rares et menacées.

Ça n’est pas ce qui est fait à ce jour : au cours des 5 dernières années, sur les 1,2 millions de km2 protégés, seuls 7% l’ont été sur les zones hébergeant des espèces rares et menacées.

Et pour cause : seuls 2,4% des aires protégées établies depuis 2018 se trouvent dans les zones de forêts tropicales et subtropicales, contre 69% dans les forêts tempérées.

L’objet ici n’est pas de dire que la mise sous protection de forêt n’est pas utile, mais plutôt de souligner l’urgence à mettre plus l’accent sur les zones tropicales qui restent les parents pauvres de la conservation.

Expansion de la protection des sites de rareté des espèces dans la base de données mondiale sur les aires protégées (WDPA) entre 2018 et 2023.

Les polygones verts indiquent les sites de rareté des espèces non protégées qui ont gagné en protection entre 2018 et 2023, ce qui ne représente que 7 % de l'augmentation mondiale de la couverture de protection. Les polygones magenta représentent les sites qui ne seront toujours pas protégés en 2023.

Protéger les zones de forêts tropicales et subtropicales, première des urgences

Les efforts de conservation mondiale doivent donc désormais se concentrer sur les zones tropicales concentrant le plus grand nombre d’espèces menacées, avant conversion des terres, souligne l’étude.

17000 sites ont été répertoriés, points de départ de stratégies régionales indispensables pour enrayer l’effondrement de la biodiversité.

Les auteurs de l’étude soulignent que leurs conclusions ne remettent en rien l’objectif de 30% des terres protégées à horizon 2030 (nous sommes à 17%) : cela donne simplement la feuille de route des priorités.

Enfin, un chiffrage du coût de ces protections prioritaires est donné. Celui-ci, notamment lié aux nécessaires acquisitions foncières, est de 34 milliards de dollars. C’est moins de 9% des subventions mondiales versées au secteur des énergies fossiles, chaque année. C’est donc un chiffre facilement atteignable à l’échelle mondiale.

« Nous sommes au milieu de la sixième crise d’extinction, mais la première provoquée par l’homme. Or, nous disposons des données nécessaires pour évaluer ce qui devrait être fait pour en sortir, combien cela coûterait et où nous devrions travailler exactement »

- Eric Dinerstein, auteur principal de l’article.

C’est pour cela que Green Sanctuaries se mobilise : protéger les habitats clés là où c’est le plus urgent. Nous remercions nos mécènes de nous aider à accomplir cette mission clé pour l’habitabilité de la Terre.

Carte des sites de rareté d'espèces non protégées au niveau mondial.

Répartition mondiale des sites de rareté des espèces non protégées (zone magenta) dans des habitats essentiellement forestiers (vert) et non forestiers (jaune), les zones sans habitat (gris) ayant été retirées des sites de rareté des espèces précédemment désignés, ce qui représente 1,22 %. Les zones sans habitat comprennent les terres classées comme urbaines, agricoles et dégradées.

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